RESPIRATOIRE (APPAREIL) - Pharmacologie

RESPIRATOIRE (APPAREIL) - Pharmacologie
RESPIRATOIRE (APPAREIL) - Pharmacologie

Les médicaments utilisés chez l’homme dans le traitement des maladies de l’appareil respiratoire appartiennent à des séries pharmacologiques variées. Il paraît en conséquence logique de les grouper suivant le but qu’ils se proposent d’atteindre.

La médication anti-infectieuse et la médication antitumorale en pathologie bronchopulmonaire

La chimiothérapie a bouleversé le pronostic de nombreuses maladies du système respiratoire. Elle est spécifique lorsqu’elle s’attaque à un micro-organisme déterminé responsable d’un syndrome particulier. C’est le cas des antituberculeux, prescrits dans toutes les formes de tuberculose pulmonaire, et des antibiotiques, qui ont une action efficace sur les pneumocoques, agents de la pneumonie.

La bronchite chronique, qui est devenue l’une des plus fréquentes maladies de l’appareil respiratoire, peut être provoquée par des micro-organismes divers. Comme pour toute chimiothérapie, l’isolement du germe et la détermination de sa sensibilité aux antibiotiques sont nécessaires. Toutefois, il n’existe aucune thérapeutique antibiotique des maladies virales respiratoires.

La thérapeutique antitumorale fait appel à la chirurgie d’exérèse, à la radiothérapie et à la chimiothérapie antinéoplasique (cf. THÉRAPEUTIQUE, TUMEURS ANIMALES). Les substances utilisées ne sont pas spécifiques.

Les bronchodilatateurs

Les bronchodilatateurs ont l’asthme et, en général, le syndrome obstructif pour indication majeure. Au cours de la crise d’asthme allergique, la bronchoconstriction est la conséquence de l’interaction entre un allergène et un anticorps, qui libère des substances spasmogènes telles que l’acétylcholine et l’histamine. En effet, le calibre des bronchioles est sous le contrôle du système nerveux autonome.

Les nerfs parasympathiques, par l’intermédiaire de l’acétylcholine libérée, provoquent la bronchoconstriction. Les nerfs sympathiques, par l’intermédiaire de la noradrénaline, provoquent la bronchodilatation; les récepteurs adrénergiques impliqués sont du type 廓2.

On peut distinguer différents types de bronchodilatateurs.

– Les parasympatholytiques , atropine et dérivés, sont utilisés dans certains cas.

– Les sympathomimétiques sont très efficaces dans le traitement des bronchospasmes. On tend à employer ceux qui, tels que l’isoprénaline et l’orciprénaline (cf. tableau), agissent sur les récepteurs 廓, et surtout ceux qui, comme le salbutamol (cf. tableau), activent sélectivement les récepteurs 廓2, évitant ainsi les tachycardies.

– Les spasmolytiques relâchent également les fibres lisses bronchiques. Il en est ainsi des xanthines, en particulier de la théophylline, dont l’action bronchodilatatrice s’expliquerait par l’accumulation du 3 , 5 AMP cyclique qu’elle provoque, par suite de l’inhibition de la phosphodiestérase, enzyme qui hydrolyse ce nucléotide. Les spasmolytiques classiques, peu prescrits sans doute par suite de leur courte durée d’action, sont des antagonistes du calcium, qui constitue à la fois un lien entre les processus membranaires et musculaires, et un ion, essentiel à la genèse des potentiels d’action dans les muscles lisses. Des agents à plus longue durée d’action ont probablement un avenir dans ce domaine.

– Les antihistaminiques s’opposent aux effets spasmogènes de l’histamine libérée au cours de la réaction allergique. Les corticoïdes , antiallergiques précieux, sont capables de diminuer les réactions œdémateuses. Le cromoglycate disodique inhibe la libération des substances spasmogènes ou d’autres médiateurs de la réaction antigène-anticorps.

Les expectorants et les mucolytiques

La médication expectorante vise à faciliter l’expectoration, essentiellement en fluidifiant le liquide trachéobronchique sécrété par les cellules acineuses muqueuses et les cellules caliciformes à mucus ouvertes. Les fluidifiants agissent selon deux mécanismes: stimulation des glandes bronchiques séreuses, diminution de la viscosité du mucus bronchique.

Stimulation des glandes bronchiques

L’innervation des cellules acineuses muqueuses par les fibres parasympathiques explique l’augmentation de la sécrétion, provoquée par les parasympathomimétiques, et l’assèchement des bronches par l’absorption d’atropine.

La sécrétion du liquide trachéobronchique est déclenchée par voie réflexe. Les récepteurs sont gastro-instestinaux; le centre (voisin, sinon identique, du centre du vomissement) est bulbaire. On comprend ainsi l’activité des émétisants périphériques tels que l’ipécacuanha et les expectorants salins (acétate d’ammonium, benzoate et citrate de sodium, iodures alcalins, tartrate antimonio-potassique ou émétique). Le Bisolvon est un expectorant synthétique qui accroît la production de liquide trachéobronchique et fluidifie celui-ci.

D’autres expectorants excitent la sécrétion des cellules caliciformes. Ce sont, entre autres, la terpine, le polygala, la scille.

Diminution de la viscosité du mucus bronchique

La diminution de la viscosité du mucus bonchique est l’œuvre des mucolytiques (acétylcystéine, Bisolvon, 見-chymotrypsine) qui scindent les chaînes polypeptidiques.

Le traitement de l’insuffisance respiratoire

L’insuffisance respiratoire résulte d’une diminution des échanges gazeux au niveau de l’épithélium pulmonaire et s’accompagne d’hypercapnie et d’hypoxie. Lorsque la structure de l’épithélium n’est pas trop endommagée, on peut mettre en œuvre soit des méthodes mécaniques (hyperventilation réalisée le plus souvent par des respirateurs), soit des méthodes médicamenteuses (accroissement du rythme respiratoire et du volume courant par des substances chimiques, mais la durée d’action est en général courte).

Ces substances, telles que prethcamide (Micorène), doxapram (Dopram), Vandid, excitent directement les centres respiratoires ; toutefois, la marge thérapeutique entre les doses utilisées et les doses convulsivantes est généralement faible.

L’excitation peut aussi s’effectuer au niveau des chémorécepteurs des glomus carotidien et aortique, qui interviennent dans la régulation physiologique de la respiration grâce à leur sensibilité aux variations de la composition du sang en gaz carbonique et en oxygène. Outre les inhibiteurs du métabolisme, de nombreuses drogues sont capables de stimuler ces chémorécepteurs; les nicotiniques (nicotine, lobéline, acétylcholine) sont parmi les plus puissantes, mais leur action est de courte durée et parfois suivie d’apnée. Une substance à durée d’action plus longue a été synthétisée: le S 2620 (cf. tableau).

Les antitussifs

Les antitussifs – dont l’utilisation est largement répandue, bien qu’elle soit souvent illogique – sont toutefois prescrits dans le traitement des toux irritantes.

La toux est un acte réflexe déterminé par l’irritation des zones tussigènes (muqueuses pharyngée, trachéale ou bronchique). Le centre est localisé dans la partie dorsolatérale du bulbe. Les voies afférentes sont les nerfs pneumogastriques et sympathiques; les voies efférentes sont les nerfs intercostaux, les nerfs phréniques et des filets bronchoconstricteurs du pneumogastrique. Par l’emploi de microélectrodes susceptibles d’enregistrer les décharges d’un seul neurone, R. Engelhorn et E. Wellers ont montré que les neurones de cet arc réflexe sont différents des neurones inspiratoires ou expiratoires. Chez le chat, l’excitation centripète du nerf laryngé supérieur provoque des réactions voisines de la toux et la décharge des neurones expiratoires spasmodiques, situés dans la partie dorsolatérale du bulbe.

On conçoit donc que la thérapeutique vise à interrompre l’arc réflexe en un quelconque de ses points, c’est-à-dire zones tussigènes, pneumogastrique, centre bulbaire:

– soit en inhibant les terminaisons sensorielles par anesthésie locale;

– soit en diminuant l’excitabilité des éléments sensoriels par le bromoforme, l’orthoformiate d’éthyle, les préparations d’aconit; contre le spasme de la glotte et la bronchoconstriction, on prescrit des antispasmodiques parasympatholytiques (belladone) ou spasmolytiques (comme la papavérine et la pentoxyvérine (cf. tableau);

– soit en déprimant le centre de la toux par la morphine, la codéine et leurs dérivés (codéthyline, pholcodine, dextrométhorpane), ou des substances synthétiques, tels le dibunate de sodium (Bécantex), le diphépanol et le diméthoxanate (cf. tableau);

– soit en s’opposant aux actions de l’histamine dans certaines toux allergiques par les antihistaminiques.

En conclusion, la pharmacologie du système respiratoire présente peu de spécificité. Les médications dérivent généralement des grands groupes pharmacologiques.

Encyclopédie Universelle. 2012.

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